Dernier jour en Inde… Je suis pas mal HS des 14h de route et des visites du week-end. Alors je décide de me reposer au club.
Avant ça, je prépare ma valise. Je me demande comment je vais faire pour ne pas dépasser les 20kg auxquels j’ai droit en soute avec tout ce que je ramène… Heureusement, en venant j’avais apporté des trucs pour William. Ça fait ça en moins. Et je décide de mettre le livre sur la vie de Krisna, qui pèse 20kg à lui tout seul, dans mon sac à dos. A vue de nez ça devrait aller.
Ménage des sols et de ma salle d’eau. Il fait tellement chaud que c’est pénible. Déjà en France, je me passerai bien de ce genre de corvées, mais là en Inde, avec cette chaleur, j’ai l’impression que je vais faire une crise cardiaque !
Un lésard dans la salle d'eau, oh mince... je suis obligée de faire une pause photos !
Voilà, tout est bouclé. Il me reste tout l’aprèm et la soirée pour me la couler douce.
Aprèm au club. Repos, Hamburger frites au bord de la piscine, bronzage, hammam sauna…
Là je me dis que j’aimerais bien rester encore quelques jours ! Là je me dis que je commence à m’habituer à la douceur des vacances et du luxe et que j’y aurais bien goûté encore un peu ! Au début, je n’avais pas réalisé, mais en fait, ce n’est pas mal du tout ! lol
20h15, Manju passe me chercher. William pilote ce soir et n’est même pas sûr de me voir à l’aéroport. Il me tiendra au courant. Il va faire de son mieux pour expédier le vol et les passagers. Lol
Moi je passe ma soirée au Leela Palace. Ah ouais, je ne pouvais pas ne pas y repasser avant de partir.
Je vais dans le resto bar que je préfère. Celui où ils ont essayé de me faire de la vodka caramel. Les serveurs me reconnaissent. Ils sont hyper sympas. Je tiens à remanger les super crevettes qu’on avait dégusté l’autre fois avec William. Mais un serveur m’a apporté la mauvaise carte. Entre temps un autre m’amène la carte des boissons, je choisis un mocktail qu’ils n’ont pas, mais pas de problème, ils vont me le faire (fraises/mangue, miam !). Un autre serveur encore m’amène la bonne carte, celle où il y a les crevettes. Je me tape la discute avec lui. On parle de l’Inde, de la France. Il me dit qu’il a un peu étudié le français, il sait dire des trucs comme « bonjour, merci, comment allez vous ? ». Il me trouve la bonne page. Et là, je vois le prix des crevettes… 720 roupies !!! Le mocktail va me coûter 300 roupies, et moi je n’ai que 730 roupies… Je ne me rappelais plus que c’était aussi cher ici au Leela… Alors je lui dit que je suis vraiment désolée, je n’ai pas assez pour les deux et, comme ils ne m’ont encore rien apporté, je lui dit qu’à choisir je préfère les crevettes, désolée, est ce que c’est possible ? Pas de problème. L’autre serveur arrive avec le mocktail, je lui explique la situation, il me dit pas de problème, je vous offre le mocktail ! Alors là je suis sur le cul, le Leela, c’est vraiment classe !
Je savoure les crevettes et le mocktail. Le serveur avec qui j’ai papoté sait que j’ai un avion à prendre. Il vient me voir. Je demande l’adition. Il revient un peu plus tard et m’annonce qu’ils m’offrent tout : le mocktail et les crevettes ! 1000 roupies en tout (15 euros) ! Alors là, je n’en reviens pas ! Je suis vraiment très touchée, d’autant plus qu’ils savent que je ne reviendrai probablement pas. Je suis d’autant plus contente que j’étais triste qu’il ne me reste plus rien, car je voulais donner un pourboire à Manju qui m’a tant accompagnée durant mon séjour. Il n’a pas été qu’un chauffeur pour moi, mais un guide attentionné et un contact indien privilégié.
Avant de partir du Leela, je photographie les toilets des ladyes, c'est vraiment trop classe !
Manju me conduit à l’aéroport. Il est en direct au tel avec les cris de son fils d’un an et demi. Le fait est qu’il ne voit pas souvent sa famille. Quand il est en mission au Palm Meadows, il n’a pas le temps de rentrer chez lui, à l’autre bout de la Bangalore. Ça fait un mois qu’il n’a pas vu sa femme et son fils…
Il m’explique comment faire le poulet au gingembre et à l’ail. On discute de choses plus sérieuses, comme les autres fois. Il me donne sa façon de voir les choses, j’apprécie beaucoup d’échanger comme ça avec lui. Moi je lui donne les roupies qui me restent. Je lui dit que c’est pour lui, sa femme et son fils et que je lui souhaite beaucoup de bonheur. Je sais qu’il aimerait travailler dans l’informatique, mais que sa situation est difficile, comme beaucoup d’indiens, à tel point qu’il pense ne pas pouvoir faire ce qu’il veut dans la vie et qu’il va tout faire pour que son fils réussisse. Moi qui croit tellement à la réalisation des rêves, ça me fend l’âme. J’espère qu’il arrivera à s’accomplir lui-même.
Finalement, William a réussi à expédier son vol et ses passagers. Lol. Il a sa tenue de pilote et m’évite de faire la queue de 40m de long. Je gagne un temps précieux. A l’enregistrement des bagages, il demande si je peux voyager en classe affaire. L’hôtesse dit que ce n’est pas sûr mais elle va faire passer le message.
Ma valise pèse 20,5 kg ! Juste juste ! J’ai bien calculé mon coup ! Ave Krishna !
William m’accompagne jusqu’à la douane. Il est HS. On se dit au revoir. Je fais la queue.
Quelqu’un touche mon bras… C’est William ! Il sourit et il me dit : « Dans quelques jours, c’est mon tour ! ». Bé oui, il n’en peut plus de retrouver sa chérie et ses enfants !
Je passe à la douane et présente mes papiers. A un autre bureau, une ado voilée me regarde et me montre à un autre ado. Evidemment, ça leur fait bizarre de me voir avec mes tresses et mon look d’occidentale. Autant que ça me fait bizarre de voir cette jeune fille voilée. Je leur sourit, ça les intimide, ils me sourient en retour.
Dans la sale d’attente, très peu d’occidentaux. J’en profite pour observer les indiens une dernière fois, leurs allers et venues, leurs façons d’être très différentes d’un groupe à l’autre. Certains très traditionnels, d’autres occidentalisés. A l’image de Bangalore.
Embarquement.
10 jours à parler en anglais et j’ai du mal à parler en français aux hôtesses d’Air France. Les mots qui me viennent dans ma tête sont anglais. Je pense en anglais. Je dois faire de la gym avec mon cerveau et mon corps pour obliger ma bouche à sortir des mots français.
Personne n’est venu me chercher pour m’emmener en bisness class. Je m’en doutais. William ne voyageant pas avec moi, ça avait peu de chance de se faire. Je m’installe à la place indiquée sur le ticket. Je suis à côté d’un indien d’une quarantaine d’années. On papote. Il transite par Paris pour se rendre à Détroit, USA, pour une conférence de management. Il est directeur d’une société de technique et science du management. Il va en profiter pour visiter New York, Los Angeles, les chutes du Niagara… Il me donne sa carte. Lol. C’est marqué Krishna dessus !
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